A Climate Movement for the People

Reflections from the Montreal Climate March

Written by Jessica Bolduc

Photo credits: Curium Magazine
L-R: Denzel Sutherland-Wilson, Nigel Henri Robinson, Angelica Vincent, Ta’Kaiya Blainey, Ellen Gabriel, Kakeka Thundersky, Theland Kicknosoway, Dani Lanouette and Jamie Felsberg.

French to follow/Français a suivre

On September 27th, 4Rs Youth Movement joined the Climate March in Tiohtiá:ke (Montreal) as part of an Indigenous youth delegation with Indigenous Climate Action. In total, approximately 500,000 people marched in the city that day.

The organizers of the event intentionally located Indigenous peoples at the front to lead the march. They chose a group of youth from the Quebec-Labrador First Nations Youth Network along with non-Indigenous youth allies, to carry the banner which read “Au front pour la Terre Mère – To the frontlines for Mother Earth”. We joined behind them with our small delegation and about 50 other Indigenous peoples of all ages, who had travelled from Nations across Turtle Island to stand in solidarity for the future of the earth. We were told that Greta would enter the march, surrounded by a circle of support to protect her. It was through this formation that we would create a safe space and community to hold the spirit and intent of the march.

Not long after we started moving, non-Indigenous people, many representing Extinction Rebellion, swarmed behind and to our right, shouting over and silencing the songs of the drummers. People began rushing us like they were at a music concert. Most trying to catch a photo of Greta, all completely ignoring the safe space that we were trying to hold for the youth and our older relatives. It was at this point that the safety of community began to be challenged. We held hands, grabbed onto each other’s bags, called out to each other – strategies to try to stay together. Some of the Chiefs who were marching behind the youth tried to form a chain of protection, but it was short-lived and things escalated from there. We were pushed, intentionally separated, provoked and mobbed – all for simply claiming space in this discourse, asking to have Indigenous voices heard and prioritized.

“It’s the people’s march, not the Indigenous people’s march,” some said. Others said worse; Indigenous youth confronted with language steeped in hatred and racism. It was from this point on that we would spend the rest of the march struggling simply to stay safe and stay together. Our bodies living metaphors for history, and for what harm is continually reproduced in climate organizing, in political spaces, systems and Canadian society.

Despite coming up on 5 years of the Truth and Reconciliation’s final report and Calls to Action, if feels as though there are still many privileged Canadians who believe that their needs, their bodies, deserve to come first. Climate change should be a conversation about colonialism, power, privilege, wealth distribution and capitalism, but instead, it is flattened into a more digestible conversation about plastic straw bans and “green” campaigns. Not all people feel the impacts of climate change the same. If climate change impacts your convenience more than it impacts your safety, is the movement really about “the people” if you put your needs first?

Black, Indigenous and communities of Colour are disproportionately impacted by climate change and yet our stories continue to be forced out of the global narrative, despite our actions being truly at the front lines for Mother Earth. What does this march tell us about the values society is preaching vs those we need desperately to be practicing?

In the words of Autumn Peltier, we need to “Warrior up!” and protect our lands and waters.

Le 27 septembre, nous avons rejoint la marche pour le climat à Tiohtiá:ke (Montréal) en tant que délégation de jeunes autochtones avec 4Rs Youth Movement et Indigenous Climate Action. Au total, environ 500,000 personnes ont marché à travers la ville.

Les organisateur trices de l’événement ont intentionnellement invité des personnes autochtones au premier rang de la manifestation pour la mener. Ils ont choisi un groupe de jeunes du Résau Jeunesse de l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador (APNQL) avec des jeunes allié.es non-autochtones pour porter la bannière “Au front pour la Terre Mère – To the frontlines for Mother Earth”. Nous les avons accompagné avec notre petite délégation et avec environ 50 autres personnes autochtones de tous âges, venant de Nations de toute ‘Ile de la Tortue afin de marcher en solidarité pour le futur de la terre. On nous a dit que Greta entrerait dans la marche entourée d’un cercle d’appui pour la protéger. C’est à travers cette formation que nous allions créer un espace sécuritaire et communautaire pour guider l’esprit et les intentions de la marche.

Peu après que nous ayons commencé à marcher, des personnes non-autochtones, plusieurs représentant Extinction Rébellion, ont déferlé derrière nous et à notre droite, criant par-dessus nos chants et nos batteurs et nous réduisant au silence. Certain.es se sont rué.es derrière nous comme si nous étions à un concert de musique. Plusieurs ont essayé de prendre une photo de Greta, tout en ignorant entièrement l’espace sécuritaire que nous essayions de créer pour les jeunes et nos aînées. C’est à ce moment que la sécurité de notre communauté a commencé à être menacée. Nous nous tenions les mains, nous nous sommes accroché.es aux sacs des uns des autres, nous nous appelions – des stratégies pour rester ensemble. Certains chefs marchant derrière les jeunes essayaient de former une chaîne de protection, mais elle fut de courte durée et c’est alors queles choses ont empiré. On a été poussé.e.s, intentionnellement séparé.e.s, provoqué.e.s, et assailli.e.s – tout ça pour avoir simplement réclamé une place dans ce dialogue, pour avoir demandé à entendre et prioriser les voix autochtones.

«C’est la marche du peuple, pas celle des peuples autochtones », ont déclaré certains. D’autres ont dit pire; les jeunes autochtones ont été confrontés à un langage empreint de haine et de racisme. À partir de ce moment-là nous avons passé le reste de la marche à lutter tout simplement pour rester en sécurité et rester ensemble. Nos corps, des métaphores de l’histoire et du mal qui se reproduit continuellement dans les milieux de militants climatiques, dans les espaces politiques, les systèmes et la société canadienne.

Malgré le fait que nous soyons presque au cinquième anniversaire de la publication du rapport final et des appels à l’action de la commission de Vérité et Réconciliation,, on dirait qu’il reste encore de nombreux Canadien.ne.s privilégiés qui croient que leurs besoins, leur corps, méritent d’être priorisés. Le changement climatique devrait être une conversation sur le colonialisme, le pouvoir, les privilèges, la répartition de la richesse et le capitalisme, mais se résume plutôt en une conversation plus digeste, qui tourne autour de l’interdiction de pailles en plastique et les campagnes «vertes». Nous ne ressentons pas tous.tes les effets du changement climatique de la même façon. Si le changement climatique a plus d’impact sur votre confort que sur votre sécurité, s’agit-il vraiment d’un mouvement “du peuple”si vous accordez la priorité à vos propres besoins?

Les communautés noires, autochtones et de couleur sont touchées de manière disproportionnée par le changement climatique. Pourtant, nos histoires continuent à être exclues de l’histoire du mouvement et de la crise climatique, bien que nos actions soient véritablement aux lignes de front pour la Terre mère. Que nous dit cette marche sur les valeurs que la société prêche par rapport à celles que nous avons désespérément besoin de mettre en oeuvre?

Pour reprendre les mots d’ Autumn Peltier, nous devons « warrior up! » (il est temps de devenir des guerriers.ères) et protéger nos terres et nos eaux.